Il y aura un avant et un après…
Aujourd’hui, chacun peut situer l’avant pandémie, et plus précisément encore, l’avant confinement, le jour où il a décidé de fermer sa porte. Pour autant, chacun saura-t-il situer un après ? Plus encore, saurons-nous le constater collectivement ?
Si personne à ce jour ne peut prétendre décrire ce que sera cet après, ni quand il se réalisera, est-il raisonnable d’imaginer que les choses retourneront à la normale, comme après un mauvais rêve ? Tous les aspects de nos vies semblent être affectés, aussi bien sur le plan social qu’économique : éducation, travail, santé, commerce, loisirs, famille, convivialité…
Par la force des choses et dans le meilleur des cas, l’adversité est source de nouvelles solidarités, de nouvelles consciences et de nouveaux comportements. Mais ces manifestations vertueuses sont-elles transitoires ou durables ? Le contrepoids des habitudes, des réflexes ou des facilités, de la nostalgie du connu, pire parfois de nos apprentissages passés, confère à nos organisations sociales des effets dignes de gigantesques culbutos. Cherchant à retrouver leurs positions, ils tendent inexorablement vers l’avant, minant les espoirs radicaux de quelques individualités, empêchant d’inventer un véritable après…
Est-ce vraiment cela s’adapter ? Rétablir l’avant, s’assurer de préserver ses biens ou droits durement acquis. La biologie cognitive d’Antonio Damasio ou d’Henri Atlan nous avait ouvert davantage de rêve… L’Histoire aussi laisse imaginer que nous sommes capables de mieux, que nous avons su changer, modifier notre rapport à notre environnement, et même parfois nous transformer. Alors demain, saurons-nous constater cet après ? Mieux, choisissons-nous dès à présent de le faire advenir ?
Reprendre le temps, revenir à l’essentiel, reconsidérer les évidences, revaloriser les faits, réapprendre à apprendre, accepter de douter, se faire confiance, se mettre en mouvement… il est temps.
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